Connectique : Faut-il opter pour l’USB-C 3.1 gen 2 ou Thunderbolt ?

Pratique : Les nouveaux Mac et certains PC sont équipés de ports combinés Thunderbolt 4/USB-C 3.1 gen 2. Tous deux revendiquent une bande passante de 40 Gb/sec. Mais leurs performances sont-elles réellement les mêmes ?

Les deux principaux composants des performances de stockage sont la latence et la bande passante. Une faible latence permet aux processeurs de jongler avec moins d’entrées/sorties en suspens, tandis qu’une bande passante élevée permet de déplacer les données plus rapidement. En réalité, la latence est la donnée la plus importante à avoir en tête, car la plupart des E/S sont de 16 Ko ou moins, et le temps de transport est donc négligeable. Pour la plupart d’entre nous, il est facile d’imaginer ce qu’est la bande passante, alors que la latence reste une notion plus abstraite.

De plus, la bande passante est plus facile à mesurer. A l’inverse, il n’existe pas d’outils de latence basés sur une interface graphique pour le Mac. Pour répondre à la question de savoir s’il vaut mieux favoriser l’USB-C 3.1 ou Thunderbolt, je me suis plongé dans l’interface de ligne de commande (CLI) zsh du Terminal, qui est standard sur les versions récentes de macOS. J’ai testé trois outils CLI différents : fio, ioping et iostat. Iostat nécessite le système de fichiers /proc, qui n’est pas disponible sur macOS, ce qui était donc exclu. Ioping semblait prometteur, mais je n’ai pas réussi à le faire fonctionner sur des disques externes.

Ce qui laissait Fio. Il ne mesure pas directement la latence, mais il vous donne les IOPS (I/Os par seconde), ce qui est à peu près l’inverse de la latence. Je dis approximativement, car la taille des E/S et la bande passante affectent les IOPS. Pour ces tests, j’ai utilisé un mélange de lectures et d’écritures, environ 75 % de lectures et 25 % d’écritures, avec des profondeurs de file d’attente de 8 et 16. Comme je l’ai indiqué dans mon article sur la latence, les chiffres de la bande passante ne sont pas très significatifs pour les petits transferts, je vais donc me concentrer sur les IOPS obtenus par chaque disque.

Avantage à Thunderbolt

Le stockage le plus rapide dans un MacBook Air est le SSD du système, dans mon cas un disque de 256 Go. La moyenne des IOPS de lecture du disque interne était de presque 30k, tandis que la moyenne des IOPS d’écriture était de presque 10k. Comparez cela à un SSD Thunderbolt haut de gamme, le OWC Envoy Pro FX de 2 To, avec des IOPS en lecture de plus de 26 000 et des IOPS en écriture d’un peu moins de 9 000. Cela représente une différence d’environ 12 %, que peu de gens remarqueraient dans la vie réelle. En résumé, un SSD Thunderbolt haut de gamme semblera aussi rapide que le disque système du MacBook Air, pour un prix bien inférieur à celui demandé par Apple.

Mais qu’en est-il d’un SSD NVMe rapide sur USB-C ? J’ai pris un SSD Crucial P5 1 To NVMe M.2 monté dans un boîtier Sabrent à 30 dollars et j’ai effectué les mêmes tests. La moyenne des IOPS de lecture était de 18k, tandis que la moyenne des IOPS d’écriture était de 6k. C’est environ deux tiers de la performance du OWC Envoy. Vous remarquerez la différence dans les travaux intensifs d’E/S, mais pour un boîtier à 30 euros, ce n’est pas mal. Pour l’expérience, j’ai pris un vieux SSD Apple récupéré lors de la mise à jour du MacBook Air de 2014, monté dans un autre boîtier OWC USB M.2, et j’ai fait le même test. Surprise ! Ce petit disque a réalisé des prouesses.

La moyenne des IOPS en lecture était de presque 27k, tandis que la moyenne des IOPS en écriture était de presque 9k, ce qui correspondait au OWC Envoy Pro. Pas mal pour un SSD de sept ans. Le vrai test était toutefois de savoir comment le même disque s’est comporté avec chaque interface. Et la différence est réelle mais marginale.

Des options différentes

D’après ces tests, lequel est le meilleur : USB-C ou Thunderbolt ? Etant donné les performances similaires du disque OWC Envoy Thunderbolt de 2 To et de l’ancien SSD Apple dans un autre boîtier USB OWC, je dois conclure : aucun des deux.

Aujourd’hui, alors que les périphériques USB à 40 Gb/s sont rares, Thunderbolt 3 et 4 vous donneront deux à quatre fois plus de bande passante si vous travaillez couramment avec de gros fichiers séquentiels. Etant donné que l’USB-C 3.1 gen 2 et le Thunderbolt offrent tous deux une bande passante suffisante pour les cas d’utilisation courants, ce qui compte, ce sont les performances du SSD. Il est vrai que le SSD Crucial P5 1 To s’est amélioré dans le boîtier Thunderbolt, mais pas suffisamment pour qu’on le remarque dans l’utilisation quotidienne.

Alors, vers quelle option se tourner ?

  • Si vous avez l’argent et que vous travaillez ou êtes susceptible de travailler avec des fichiers de plus d’1 Go tels que des vidéos, des photos haute résolution, des données biotechnologiques ou de la musique, les options Thunderbolt vous permettront d’assurer l’avenir de votre système.
  • Si vous souhaitez économiser de l’argent et avez besoin de plus de stockage pour des photos, des fichiers texte, des PDF et autres, pratiquement n’importe quel SSD USB-C bas de gamme répondra à vos besoins.
  • Si vous voulez absolument bénéficier des meilleures performances en matière de stockage, prenez votre porte-monnaie et investissez dans votre prochain Mac. Apple conçoit de très bons disques SSD.

Source : ZDNet.com

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