Vie privée : Les membres du G7 appelés à sévir sur la question des cookies

Technologie : Les entreprises technologiques doivent contribuer à résoudre le chaos des cookies sur le web, estime le gendarme britannique de la protection des données.

La prise de conscience sur la place des cookies sur la toile prend de l’ampleur. La nouvelle charge à l’encontre de ces petits espions du web nous vient du Royaume-Uni, où le gendarme britannique de la vie privée a demandé aux Etats membres du G7 de prendre des mesures contre les fenêtres pop-up de consentement aux cookies, devenues inévitables après l’entrée en vigueur dans l’UE du RGPD. Pour la commissaire britannique à l’information, Elizabeth Denham, il s’agit de permettre aux internautes de consentir aux cookies de manière plus significative qu’aujourd’hui.

L’Information Commissioner’s Office (ICO) souhaite que les membres du G7 fassent pression sur les géants de la technologie pour qu’ils créent des navigateurs, des applications logicielles et des paramètres d’appareils qui « permettent aux gens de définir des préférences durables en matière de confidentialité, plutôt que de devoir le faire par le biais de fenêtres pop-up à chaque fois qu’ils visitent un site web ». L’Autorité fait valoir que de nombreuses personnes cliquent simplement sur « J’accepte » dans les fenêtres contextuelles pour accéder rapidement au contenu qu’elles souhaitent consulter. De quoi nuancer le contrôle réel que ces utilisateurs ont sur leurs données personnelles.

Reste que faire changer ce mouvement de fond du web n’ira pas sans une mobilisation internationale. « Il existe près de deux milliards de sites web qui tiennent compte des préférences du monde en matière de protection de la vie privée. Aucun pays ne peut s’attaquer seul à ce problème », indique Elizabeth Denham dans un communiqué. « C’est pourquoi je demande à mes collègues du G7 d’utiliser notre pouvoir de rassemblement. Ensemble, nous pouvons nous engager auprès des entreprises technologiques et des organismes de normalisation pour élaborer une approche coordonnée de ce défi. »

L’appel du gendarme britannique de la vie privée intervient au moment où le Royaume-Uni préside l’alliance du G7, composée des Etats-Unis, du Canada, du Japon, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni.

Un problème de grande ampleur

Le problème s’avère de taille, alors que de plus en plus d’internautes baissent les bras et coupent court aux formulaires de consentement aux cookies pour accéder plus rapidement aux contenus qui les intéressent. Or, selon une étude réalisée en 2020, la plupart des formulaires de consentement aux cookies ne sont pas conformes aux règles européennes du RGPD et ne sont pas contrôlés par les autorités européennes de protection des données. De fait, la plupart des sites web utilisent des plateformes de gestion du consentement (CMP) tierces pour se conformer aux règles de consentement aux cookies.

Seul bémol : nombre de ces services contournent les exigences du RGPD, selon lequel le consentement doit être explicite, lui préférant plutôt un consentement implicite. Certaines autorités de protection de la vie privée de l’UE ont pourtant pris des mesures pour faire appliquer les règles de l’UE en matière de consentement aux cookies. En France, la CNIL a ainsi infligé en décembre à Google et Amazon des amendes de 100 et 35 millions d’euros pour l’utilisation de cookies sur les appareils des visiteurs de sites web.

« Comme l’a estimé à juste titre la CNIL, le fait que l’utilisateur n’avait pas d’autre choix que de faire défiler une fenêtre pop-up, de passer devant cinq autres liens non pertinents, pour enfin pouvoir cliquer sur un lien vers une bannière au nom cryptique, « Autres options » n’était pas suffisamment clair », se réjouissait le groupe de défense des droits à la vie privée Privacy International après l’adoption de cette décision par le gendarme français des données. Du côté de l’ICO, on pense que cet appel aux autres chiens de garde de la vie privée du G7 fera la différence. « L’ICO estime que les autorités du G7 pourraient avoir un impact majeur en encourageant les entreprises technologiques et les organismes de normalisation à poursuivre le développement et le déploiement de solutions axées sur la protection de la vie privée dans ce domaine. »

Source : ZDNet.com

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