Les pratiques de l’éditeur de jeux vidéos Riot Games encore épinglées

Société : Les offres de conciliation négociées par Riot Games pour mettre un terme aux accusations de harcèlement portées par ses équipes viennent d’être retoquées par les autorités américaines. Un nouveau coup dur pour la filiale de Tencent.

Une affaire de plus pour Riot Games, l’éditeur vidéoludique à l’origine du jeu à succès League of Legends. Les autorités californiennes viennent de saisir la justice pour obliger l’éditeur de jeux vidéos à informer ses salariés de leurs droits à évoquer publiquement les cas de harcèlements sexuels et de discriminations.

C’est la deuxième fois que les autorités agissent de la sorte, les tribunaux américains ayant accédé à la demande du département la première fois il y a deux mois, lorsqu’elles ont ordonné à Riot Games de fournir un avis aux employés sur leurs droits. Les autorités californiennes affirment toutefois que Riot Games n’a pas appliqué le jugement, l’obligeant à saisir de nouveau la justice pour les mêmes faits.

Les autorités souhaitent que Riot Games informe mieux ses équipes de leurs droits, alors même que l’éditeur fait régulièrement la une pour ses conditions de travail jugées discriminantes et son « environnement de travail sexuellement hostile ». En 2019, la filiale de Tencent avait conclu divers arrangements sonnants et trébuchants en matière de harcèlement sexuel, dont les termes ont été jugés « alarmants » par les autorités. Celles-ci se sont en effet émues de constater que les documents de règlement suggéraient que « les employés ne pouvaient pas parler volontairement et franchement avec le gouvernement du harcèlement sexuel et d’autres violations ».

Riot Games se défend
Or, aux Etats-Unis, les employeurs ne sont pas autorisés à imposer une pénalité aux personnes qui parlent de harcèlement ou de discrimination au gouvernement, indépendamment des accords de non-divulgation ou de non-dénigrement qu’elles ont signés. « Les employeurs ne peuvent pas imposer de pénalité aux personnes qui exercent une activité protégée par les lois. L’existence même de tels accords a un effet dissuasif sur la volonté des individus de fournir des informations », ont regretté les autorités de Californie, représentées par la voix de Kevin Kish, le directeur du département californien de l’emploi et du logement équitables (DFEH).

Dans un courriel adressé à ZDNet, un porte-parole de Riot Games a défendu l’éditeur en affirmant que « des avis sont envoyés aux anciens employés pour confirmer que les accords de départ de Riot n’ont jamais interdit, de quelque manière que ce soit, de parler aux agences gouvernementales ». L’éditeur de jeux vidéos se défend également d’avoir rendu plus difficile pour les employés, actuels et anciens, de parler aux agences gouvernementales. « Rien dans les accords que nous signons n’interdit de signaler d’éventuelles violations des lois ou réglementations fédérales ou étatiques à une agence ou entité gouvernementale », fait savoir la société.

Depuis 2018, Riot Games a été frappé par une série d’allégations de harcèlement sexuel, après une enquête du média spécialisé Kotaku détaillant l’environnement de travail discriminatoire de l’entreprise. L’éditeur vidéoludique a ensuite été poursuivi tandis que plus de 100 employés ont débrayé, en raison de la façon dont l’entreprise a traité le procès pour harcèlement sexuel. Au début de cette année, le PDG de la société, Nicolas Laurent, a lui-même été accusé de harcèlement sexuel sur son ancienne assistante de direction… avant qu’une enquête interne indique n’avoir trouvé « aucune preuve » d’acte répréhensible dans le comportement du dirigeant.

Source : net.fr/actualites/

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