Réseaux : De nouvelles pannes affectant le réseau mobile d’Orange posent encore question sur la sécurisation des infrastructures des opérateurs, mises à mal par une hausse des menaces qui pèsent sur elles.
La sécurisation des réseaux mobiles et de leurs cohortes d’antennes-relais et de toits-terrasses a pris ces derniers mois une nouvelle dimension dans la réflexion des opérateurs et des autorités. Erigés en infrastructures critiques dans la foulée de la crise sanitaire, les réseaux mobiles font face à de nouvelles menaces depuis plusieurs années, qu’elles soient d’ordre environnemental et liées au dérèglement climatique, d’ordre technique ou d’ordre criminel, à travers une hausse des actes de vandalisme sur les infrastructures au nom de luttes diverses et variées.
Dernière illustration en date ce week-end, après qu’une coupure de réseau a coupé l’accès d’environ 30 000 abonnés Orange dans les départements de la Dordogne et des Landes. Si une grande majorité des abonnés ont vu leurs services rétablis, des travaux se poursuivent encore ce mercredi, précise l’opérateur, qui pointe du doigt la défaillance d’un équipement de transmission suite à un accident sur un chantier.
Cette panne fait suite à une autre coupure de réseau ayant impacté 52 000 abonnés de SFR et Bouygues Telecom début septembre, dans la région d’Albi. Celle-ci avait été causée par de nouveaux incendies perpétrés sur des antennes-relais. La préfecture du Tarn avait alors ajouté qu’une enquête avait été ouverte sur « ces deux incendies volontaires » et que des équipes de techniciens travaillaient sur les relais endommagés, afin de rétablir l’ensemble des communications.
Deux moines mis en examen
Si les auteurs de ces dégradations n’ont pas été retrouvés, les autorités ont indiqué ce lundi avoir mis en examen deux hommes – en l’occurrence deux moines d’une communauté religieuse catholique intégriste située à Villié-Morgon, dans le Beaujolais – pour des faits similaires survenus sur deux antennes-relais à Saint-Forgeux, dans le Rhône. Ces derniers ont expliqué leur geste par une volonté de « prémunir la population des effets nuisibles de la 5G ». Mis en examen, ils sont poursuivis pour destruction et association de malfaiteurs.
« Avec Gérald Darmanin, nous agissons aux côtés de l’ensemble des opérateurs pour mettre fin à ces actes inacceptables », a récemment fait savoir le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O, rappelant que « le vandalisme sur les pylônes mobiles est criminel et coupe les populations de services vitaux ».
Pour rappel, la dégradation des antennes-relais est punie par la loi. Le Code des postes et des communications électroniques (CPCE) prévoit ainsi des amendes de 1 500 à 3 750 euros, accompagnées d’une peine d’emprisonnement de deux ans pour la « détérioration d’un réseau ou l’interruption volontaire des communications électroniques ». De son côté, le Code pénal indique que « la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».
Source : ZDNet.com