Business : Une somme dérisoire, compte tenu du chiffre d’affaires que la plateforme de location saisonnière réalise en France. Le dispositif légal s’explique par le fait que les commissions sur les loyers sont déclarées en Irlande.
La plateforme paie encore très peu d’impôts en France, au regard du chiffre d’affaires qu’elle enregistre, et du succès qu’elle connaît, particulièrement en période estivale.
Selon des informations de BFM Business, la plateforme a payé 204 662 euros en 2020 au titre de l’impôt sur les bénéfices. C’est un peu plus que les années précédentes, car Airbnb avait réglé une somme inférieure à 150 000 euros d’impôts en France pour 2018, et 193 398 euros en 2019.
D’après les comptes de l’an passé, la filiale française a déclaré un chiffre d’affaires de 16,02 millions d’euros, soit une progression de 26 % par rapport à 2019. Le résultat net ressort à 546 791 euros (+ 19 % par rapport à 2019).
Un dispositif légal, se défend la société
Une somme totalement disproportionnée par rapport aux montants engrangés par la plateforme dans l’Hexagone, mais qui se comprend au regard du circuit fiscal emprunté par la société. Rappelons en effet que les revenus générés sur le territoire français par la location de logements touristiques – qui comprend à la fois la commission réglée par le loueur, et celle payée par le voyageur – sont perçus par la société Airbnb Ireland, et soumis aux règles fiscales irlandaises.
Airbnb a par ailleurs déclaré 3,6 milliards de dollars de revenus au niveau monde, ce qui marque un décalage très net avec ses déclarations pour la France, un marché où la plateforme reste très plébiscitée.
Toutefois, le système mis en place par la firme en France est légal. « Nous respectons les règles fiscales et payons l’ensemble de taxes dues dans les pays où nous opérons », justifie la société auprès de BFM Business. « Le bureau français d’Airbnb fournit des services de marketing, et paie toutes les taxes applicables, y compris la TVA. Airbnb s’acquitte également de la taxe française sur les services numériques », poursuit-elle.
Airbnb dans le viseur de la justice dans d’autres affaires
Dans le même temps, la filiale française est frappée au portefeuille dans plusieurs affaires. La plateforme s’est vu infliger cet été une amende de 300 000 euros par la Répression des fraudes, au motif qu’elle n’a pas suffisamment informé les consommateurs, en particulier sur leur droit de rétraction en cas d’utilisation de ses services.
Airbnb s’est également fait épingler par la Mairie de Paris. Le tribunal judiciaire de Paris a condamné la plateforme à verser près de 8 millions d’euros à la Ville de Paris. La municipalité avait assigné l’entreprise en justice sur le sujet de la régulation des locations saisonnières.
Source : ZDNet.com