Vous pouvez utiliser votre système de sécurité domotique pour empêcher vos adolescents de faire le mur, mais est-ce vraiment nécessaire ?

Technologie : Nombre de parents sont divisés sur le fait de savoir si la lutte contre les menaces numériques qui guettent les enfants peut se faire avec des outils numériques. Voici notre guide pour analyser cette question.

Les adolescents sont connus pour vagabonder. Mais les nouvelles menaces de l’ère numérique peuvent rendre ces sorties furtives plus risquées que jamais. Une solution consiste à combattre le feu par le feu : contrer les menaces nées de la technologie (comme les rencontres en ligne) avec des solutions technologiques. En clair, vous pouvez utiliser des dispositifs de sécurité connectés pour surveiller votre enfant. Car dans les faits, les mêmes fonctionnalités qui empêchent les intrus d’entrer – détection de mouvement, détection des portes et des fenêtres, flux vidéo – peuvent permettre de surveiller les membres de la famille qui veulent sortir du domicile familial. Vous devez pour cela être simplement en mesure de maîtriser le système et de recevoir des notifications par smartphone.

La sécurité domestique autosurveillée peut s’avérer très efficace

La sécurité domestique traditionnelle est en général effectuée par des professionnels. Lorsque l’alarme est déclenchée, la notification est reçue par des agents dans un centre de commande. Ils vous contactent, puis contactent les secours. Si vous disposez d’un système surveillé par des professionnels, réfléchissez-y à deux fois avant de l’utiliser sur vos enfants. Les coûts d’une fausse alarme peuvent être élevés.

Les systèmes autosurveillés envoient des alertes sur votre smartphone. C’est à vous de répondre aux alertes du système ou de les ignorer. Vous devez disposer d’une installation de sécurité résidentielle autosurveillée pour pouvoir suivre votre enfant sans faire appel à la Police ou à une société.

  • Détecteurs de portes et de fenêtres : assurez-vous que les portes et les fenêtres sont verrouillées toute la nuit en installant des détecteurs de contact. Placez-les partout où les portes et les fenêtres doivent rester fermées, comme dans le bureau ou le placard à alcool.
  • Détecteurs de mouvement : un détecteur de mouvement couvre plus de terrain qu’un détecteur de fenêtre/porte. Par exemple, vous pouvez vous moquer de l’endroit où se trouvent vos enfants dans la maison, tant qu’ils ne se dirigent pas vers le foyer ou le garage. Les pièces inaccessibles et les points de sortie peuvent faire l’objet d’une surveillance également grâce à un seul détecteur de mouvement.
  • Sonnette vidéo (visiophone) : une caméra de surveillance pointée sur votre adolescent n’est pas de nature à favoriser une relation de confiance. Mais une sonnette vidéo est beaucoup plus conviviale qu’une simple caméra. C’est à la fois un dispositif de sécurité et un outil de maison connectée. Elle permet de filmer les intrus, mais aussi de dire au facteur où il doit cacher ses livraisons. Il n’y a rien de plus simple que d’en utiliser une pour s’assurer quand vos enfants sont rentrés de l’école, ou pour savoir quels amis vous rendent visite en votre absence.

Faites savoir aux adolescents comment vous les surveillez

Les capteurs et les systèmes peuvent être facilement désactivés par tout membre de la famille qui en connaît le fonctionnement. C’est une raison pratique pour informer votre adolescent de tout projet de surveillance de ses allées et venues. S’il ne veut pas être surveillé, un adolescent averti en matière de technologie ignorera les tentatives de surveillance.

Faites en sorte que votre utilisation de la technologie de sécurité domestique pour garder un œil sur lui soit un moyen d’approuver sa liberté, et non de la lui retirer. Par exemple, si vous recevez une notification lorsqu’il rentre la nuit, il est libéré de la responsabilité de vous le faire savoir lui-même.

Impliquez vos enfants dans vos systèmes de sécurité

Mettez-vous d’accord avec votre adolescent sur le moment où vous aurez recours à la surveillance. Parlez des aspects de sa vie quotidienne qui vous causent du stress, qu’il s’agisse de son comportement en ligne, de sa conduite ou de ses sorties tardives.

Si c’est sa vie en ligne qui vous inquiète, négociez des contrôles de navigateur internet. Peut-être que le fait de pouvoir vérifier son GPS lorsqu’il arrive chez ses amis vous apporterait une certaine tranquillité d’esprit et lui éviterait d’avoir à vous informer. Si c’est ses mouvements en soirée qui vous mettent sur les nerfs, faites-lui savoir que vous voulez installer un détecteur de mouvement dans le hall d’entrée, afin de savoir quand il rentre sain et sauf. Vous pouvez même définir un code de clavier spécifique pour qu’il désarme votre système d’alarme lorsqu’il rentre, afin de lui redonner un peu de pouvoir. Utilisées de manière réfléchie, les technologies de surveillance peuvent simplifier les communications familiales.

Etendez la conversation à d’autres parents et adolescents

Si vos pratiques parentales s’opposent à celles des amis de votre adolescent et de leurs parents, vous risquez d’avoir des difficultés à faire respecter les règles de la maison. Votre meilleure chance est de collaborer avec d’autres parents. Etablissez des normes communes en ce qui concerne les couvre-feux et l’utilisation d’internet, afin que la sécurité supplémentaire que vous tentez d’instaurer autour de votre enfant ne soit pas trop différente de la liberté de ses camarades.

La création d’une communauté de proches autour de la sécurité ne s’arrête pas là. Les adolescents cherchent souvent un endroit où aller. Associez-vous à d’autres parents pour créer des espaces physiques, ou en ligne, où des adultes sont présents à proximité et où la surveillance parentale est assurée, mais qui donnent l’impression d’être des lieux dédiés aux enfants.

La surveillance peut se retourner contre vous

La plupart des parents et des adolescents reconnaissent que la technologie a radicalement modifié la vie des adolescents. Mais ils sont divisés sur la question de savoir si les parents ont le droit de contrer ces menaces numériques avec des outils de l’ère technologique. Si la technologie a engendré une réalité plus dangereuse pour les adolescents, les contrôles technologiques sont-ils justifiés ?

La psychologue Lisa Damour met en garde contre les dommages que la surveillance peut causer à la relation parent-enfant. En effet, « les adolescents qui croient que leurs parents ont envahi leur vie privée ont des niveaux de conflit plus élevés à la maison ». Un adolescent mécontent trouvera des moyens d’échapper au babysitting numérique. Pire, il pourrait devenir plus sournois et plus secret pour se venger.

Janet Lehman, une travailleuse sociale expérimentée, conseille de ne pas tenir de conversation sur le sujet dans le feu de l’action. Laissez-vous le temps de vous calmer et de vous préparer à une « conversation dédiée à la résolution de problèmes ». Elle suggère que le mauvais comportement des enfants – mentir, voler, faire le mur – est le résultat d’une « très mauvaise façon de résoudre les problèmes… si vous considérez le mensonge comme une question de résolution de problèmes, et non comme une question morale, vous pouvez aider votre enfant à développer des stratégies ».

Selon la psychologue Pamela B. Rutledge, « les contrôles parentaux doivent être considérés comme des leviers jusqu’à ce que l’enfant trouve son équilibre, et non comme une solution ». Votre adolescent n’apprendra pas à assumer la responsabilité de ses pratiques numériques ou de son bien-être physique en étant contrôlé. Au contraire, « la seule solution est l’éducation ».

De nombreux adolescents sont favorables au contrôle parental

C’est à vous de décider si et comment vous utilisez la technologie pour surveiller votre adolescent. Il s’agit d’une question complexe, qui soulève de grandes questions parentales sur la sécurité, la confiance et la vie privée. Si vous pensez que la surveillance de votre enfant contribuera à sa sécurité et à votre santé mentale, soyez sélectif et rationnel dans vos choix.

Et informez votre enfant de toutes les mesures de surveillance que vous prenez. Selon une étude récente, une majorité d’adolescents sont en fait favorables à l’utilisation du contrôle parental, ce qui montre que la plupart des jeunes comprennent les préoccupations des parents. Quelle que soit votre décision, vous devriez entamer une conversation avec votre adolescent sur la sécurité et la responsabilité.

Source : ZDNet.com

Catégories