Transformation digitale : Avec l’arrivée d’un nouveau directeur du développement durable chez Microsoft France, l’entreprise veut devenir un partenaire de référence sur les enjeux écologiques.
Côme Perpère est devenu depuis le mois de mars le nouveau visage du développement durable chez Microsoft France. Il s’agit de la première filiale européenne à officialiser cette position. Pour le principal concerné, cela reflète un « vrai besoin de l’écosystème local », déclare-t-il à ZDNet.
Pour Corine de Bilbao, la nouvelle présidente de Microsoft France, « ce n’est pas un hasard si ce poste est au comité de direction », a-t-elle indiqué, ce jeudi, en marge de la conférence de rentrée.
Zéro carbone dans 10 ans : bilan d’étape
Avant de mettre en œuvre une feuille de route locale, la stratégie développement durable se décline au niveau monde. Le groupe Microsoft s’est fixé en janvier 2020 l’objectif d’être négatif en carbone à l’horizon 2030, c’est-à-dire d’éliminer plus de carbone qu’il n’en émet. Plus d’un an après ces annonces, Côme Perpère dresse un premier bilan. « On a réduit notre empreinte carbone de 600 000 tonnes » sur la base des 12 millions de tonnes de CO2 par an calculés au départ », annonce-t-il. C’est toujours loin du compte. « L’effort marginal à fournir pour réduire (l’empreinte carbone) va être extrêmement difficile », prévient Côme Perpère.
Pour y parvenir, Microsoft met l’accent sur sa politique énergétique des centres de données depuis déjà quelques années. Côme Perpère cite, entre autres, le projet Natick d’immersion d’un datacenter au large de l’Ecosse. Le groupe mène aussi une politique autour des datacenters circulaires pour favoriser la réutilisation et le recyclage des composants serveur. Le groupe souhaite que d’ici 2025, 90 % soient en mesure d’être réutilisés. La barre des 80 % a déjà été dépassée, précise le directeur.
Sous la supervision du nouveau directeur développement durable, le groupe s’engage par ailleurs à mesurer l’empreinte carbone liée à l’utilisation qui est faite des services de Microsoft. Côme Perpère souligne, en outre, que l’entreprise travaille « sur la manière de changer l’impact environnemental » et de créer de « nouveaux modèles d’affaires dans différents secteurs ». Microsoft travaille par ailleurs sur l’efficience énergétique de sa Xbox et de sa gamme de produits Surface, ajoute Côme Perpère.
Financer des innovations de rupture
Pour tenir les objectifs fixés, la prochaine étape sera de parvenir à baisser davantage les émissions de carbone, jusqu’aux six millions de tonnes. Un projet « très ambitieux », reconnaît Côme Perpère. Et la grande question est de savoir : que faire de ces six millions de tonnes ? Microsoft compte s’appuyer sur son troisième levier d’action : la compensation.
Microsoft a reçu en juillet dernier 189 propositions sur lesquelles 26 projets ont été sélectionnés. Ces projets vont permettre de « compenser 1,3 million de tonnes », estime le directeur, qui souhaite que des « solutions alternatives » soient trouvées pour passer à l’échelle.
Pour innover sur ces sujets, Microsoft a également lancé l’an passé un fonds d’investissement doté d’un milliard de dollars pour soutenir des solutions climatiques ayant besoin de capitaux pour pénétrer les marchés. « Le but est de le dépenser dans les quatre prochaines années en finançant des innovations de rupture », précise Côme Perpère, qui s’attache à faire promouvoir ce fonds auprès des entrepreneurs français. Le groupe a déjà commencé à investir en 2020 dans le fonds Energy Impact Partner, une plateforme d’investissement mondiale qui favorise la transition énergétique, spécialisée entre autres dans les énergies et le transport.
Volet formation en France
Plus localement, Microsoft France mise sur les formations pour faire avancer la culture d’entreprise. D’ici fin décembre, l’ensemble des collaborateurs de Microsoft France seront formés aux enjeux environnementaux, promet Côme Perpère.
Interrogé par ZDNet, il précise que des réflexions sont en cours pour rendre ces cycles de formation accessibles aussi aux partenaires. « La mission est de permettre à chaque organisation de réaliser ses ambitions. »
Enfin, la nouvelle offre Microsoft Cloud for Sustainability, annoncée dans le courant de l’été, vise à accompagner les organisations vers leur objectif de zéro émission. Ce projet, qui sera aussi proposé en France, inclut des offres SaaS pour découvrir des sources de données et s’y connecter en temps réel, et fournir une comptabilisation précise du carbone. Microsoft n’a pas annoncé de calendrier de lancement à l’heure actuelle. Néanmoins, cette question de la « donnée RSE » est un sujet crucial, estime Côme Perpère, et Microsoft « apprend en marchant et y travaille d’arrache-pied ».
Source : ZDNet.com