Tribune : Avec le mouvement Low Code / No Code, le développement informatique ne serait plus réservé à une minorité de personnes. Il deviendrait un véritable jeu, où, à l’image des Legos de notre enfance, nous assemblons des briques expliquent Caroline Paillat et Matthieu Jouvin de mc2i .
Les outils Low Code / No Code (LCNC) permettent de créer des applications (mobile ou web) ou d’automatiser des processus sans nécessairement maîtriser toutes les étapes de programmation bien souvent complexes. Ces outils sont basés sur les trois principes suivants
- conception d’applications directement via des modèles
- génération automatique de lignes de code
- programmation visuelle
Quelles différences entre le No Code et le Low Code ?
Le No Code est considéré comme une sous branche du mouvement Low Code. Le No Code, comme son nom l’indique, permet de créer des applications sans utiliser une seule ligne de code classique, aucune notion en développement n’est nécessaire. Ces outils sont à destination des “Citizen devs”, c’est-à-dire des utilisateurs métiers ayant peu ou pas d’expériences en développement et qui vont tout de même créer des applications. Les utilisateurs peuvent ainsi transformer leurs propres processus métiers.
Le Low Code lui, requiert quelques connaissances en développement. Les applications créées grâce à des plateformes Low Code nécessitent l’intervention d’un développeur pour 20 à 30% des lignes de code générées.
Un marché en pleine explosion
Les chiffres le reflètent bien :
23 % : croissance du marché du Low Code / No Code prévisionnelle pour 2021
- 64 % : La part des applications qui seront créées via des plateformes LCNC et des outils d’intelligence artificielles d’ici 2024 (source Gartner)
- 3 793 123 : Le nombre d’applications créées sur la solution Low Code AppSheet de Google depuis 2014.
- 100 millions de dollars : La levée de fonds réalisée par Bubble, une plateforme No Code en juillet 2021.
Concrètement, comment cela fonctionne ?
Les plateformes Low Code / No Code proposent des interfaces graphiques intuitives. Des blocs visuels préprogrammés permettent de construire une IHM, un workflow métier ou un tableau de bord concaténant des données. De plus, elles mettent à disposition des utilisateurs des librairies de modèles réutilisables ou des plugins permettant de se connecter à des sources de données externes afin de les réutiliser.
Quelques exemples d’utilisation :
La SNCF a utilisé Power Apps, la solution de Microsoft, pour créer une quinzaine d’applications Low Code comme un système de réservation de voiture pour un centre technique, un catalogue de formations ou une application de traduction de langue.
Telstra, un géant australien des télécommunications, utilise plus de 70 applications notamment pour gérer les remontées d’incidents de ses techniciens.
Toyota a développé plus de 400 applications utilisées par des millions d’employés dans le monde. Les usages sont infinis.
Quels sont les bénéfices du Low Code / No Code ?
Avec l’accélération de la transformation numérique pour les entreprises, les demandes des métiers se multiplient. Les DSI peinent à répondre rapidement et favorablement aux besoins des utilisateurs par manque de développeurs ou de budget. Avec le Low Code / No Code, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui créent les outils qui répondent à leurs propres besoins.
Les bénéfices sont nombreux :
- accélération du time to market
- optimisation des coûts
- pallier le manque de développeurs sur le marché
- processus métiers transformés par les utilisateurs directement, la qualité opérationnelle augmente
- réduction du shadow IT et sécurisation du SI
- bascule vers du SaaS ou du Cloud
Quel rôle pour les DSI?
L’IT n’est plus le fournisseur d’applications mais devient un réel partenaire d’innovation pour les métiers. Son rôle est d’encadrer et de guider au mieux ces nouveaux “Citizens dev” dans la transformation digitale de leurs processus métiers. La DSI accompagne les métiers dans le choix des outils Low Code / No Code les plus adaptés à leurs contextes, les forme et veille à la sécurisation des données.
Créer une application métier de qualité, à faible coût et en un temps record, c’est le rêve de toute entreprise; et c’est bien pour cela que le Low Code / No Code est une véritable révolution pour la décennie à venir. Cette révolution pousse à réinventer les relations entre les métiers et les DSI. Les possibilités offertes par ces nouveaux outils sont multiples et une transformation profonde, non seulement de l’IT mais de l’ensemble des organisations, est en marche.
Cependant, et comme toute révolution, ces opportunités soulèvent de nombreuses questions : avec la multiplication des applications créées par ces “citizens devs”, comment les entreprises et leurs DSI vont-elles contrôler l’émergence des shadows IT? Ou encore comment s’assurer de l’adhérence de ces applications à leurs règles d’urbanisation ou de cybersécurité ?
Source : ZDNet.com