Transformation digitale : La Poste prend une participation majoritaire au capital de la start-up Epicery. Monoprix, actionnaire historique, reste présent au capital.
La filiale GeoPost/DPDgroup de La Poste se lance dans la livraison alimentaire. Déjà présente sur le marché de la livraison alimentaire en ligne, elle fait l’acquisition de la start-up française Epicery, une application de commandes de produits frais auprès de commerçants de proximité.
La branche du groupe postal prend 88,9 % du capital de la start-up pour accroître sa position sur un marché en forte croissance ces 18 derniers mois. Les acteurs de la distribution ont revu leur stratégie multicanal au cours de la crise sanitaire, pour s’adapter à la hausse des achats de nourriture par internet. L’actionnaire principal, Monoprix, restera au capital et fera profiter de son expertise du centre-ville, précise un communiqué.
Epicery va étendre son réseau urbain
Epicery est implanté pour l’heure dans de grandes métropoles françaises : Paris, Lyon, Bordeaux, Lille et Toulouse. Avec le réseau de La Poste, Epicery devrait étendre sa présence dans « plusieurs dizaines d’autres villes très prochainement », précise Olivier Storch, directeur général adjoint de GeoPost/DPDgroup, qui prend la présidence de la nouvelle filiale. DPDgroup ajoute une corde à son arc, aux côtés de la start-up SEUR Frio en Espagne, et plus récemment Chronofresh en France.
« Cette opération s’inscrit pleinement dans la stratégie « Together & Beyond » que nous avons initiée en mars dernier : développer nos services de livraison vers les particuliers, et renforcer notre expertise sur le marché alimentaire », dit-il.
Edouard Morhange, fondateur et directeur général d’Epicery, se réjouit pour sa part « de l’entrée de GeoPost/DPDgroup au capital, qui va nous permettre de passer à l’échelle supérieure tout en restant fidèles à notre positionnement de qualité, de proximité et de responsabilité. La digitalisation du commerce de centre-ville est une nécessité et Epicery entend jouer un rôle important sur le sujet », poursuit-il.
Le boom des livraisons express
Dans les villes, les livreurs évaluent leur performance en fonction du chronomètre. De plus en plus, les enseignes concurrentes promettent des livraisons « ultra-rapides », en moins d’un quart d’heure.
Les jeunes entreprises, comme Cajoo, une application de livraison de courses à la demande, font souvent de la livraison express leur argument marketing. Cajoo s’appuie sur la technologie Shippingbo et sur un réseau de mini-entrepôts situé en centre-ville (des « dark-stores ») pour grignoter des minutes.
Les plateformes Uber Eats et Deliveroo ont aussi un rôle à jouer dans cette course à l’ultra-rapidité. Certaines enseignes traditionnelles, comme Carrefour et Casino, ont noué des alliances avec les acteurs de la « gig economy » pour reconquérir le centre-ville. De plus en plus d’enseignes alimentaires investissent également dans des points relais en centre-ville, comme des alternatives aux hypermarchés de périphérie et au drive classique, en complément des offres de livraison à domicile. C’est le cas d’Auchan piéton, notamment, qui a choisi d’en faire un axe de développement prioritaire en 2021.
Source : ZDNet.com